Légalisation du cannabis : une diminution des substances constatée

Depuis quelques années, le nouveau succès du cannabis médical pousse les populations et les gouvernements à se pencher de nouveau sur la légalisation du cannabis. Cette plante, tout autant exploitée pour ses vertus que pour son caractère addictif, n’a pas fini de créer le débat au sein des différents États. La légalisation du cannabis serait-elle une décision judicieuse ? Des études tendent à montrer qu’elle aurait un effet positif, dans les pays dans lesquels elle est appliquée, sur la consommation de substances. Alcool, nicotine et opiacés ne rencontreraient plus autant de succès…

Alcool, nicotine, opiacés : la diminution des consommations constatée

Une étude, effectuée par des chercheurs de l’Université de Washington, compare les tendances de consommation avec la légalisation du cannabis. Verdict ? Les pays où la plante est légalisée observeraient une diminution de consommation de substances telles que l’alcool, la nicotine et les opiacés. Selon cette même étude, effectuée entre 2014 et 2019, les jeunes âgés de 21 à 25 ans sont moins susceptibles de consommer des drogues dures lorsque la légalisation du cannabis est prononcée.

Une drogue pour une autre, nous diriez-vous, mais une tendance qui permet tout de même de diminuer les états de dépendance liés à la consommation de drogues plus dangereuses. On peut notamment citer l’héroïne (55), la cocaïne (54) ou la méthamphétamine (33), situés en haut du classement des drogues les plus dommageables (avec un score attribué sur 100). Les critères de ce classement sont l’impact économique, l’impact écologique, les crimes ou encore la détérioration des relations et de la cellule familiale. Tout en haut de ce classement, à un score de 72 sur 100 : l’alcool.

L’alcool est la substance la plus dommageable pour les populations, selon une étude effectuée au Royaume-Uni par le Comité Scientifiques Indépendant sur les Drogues. Dans certains pays comme la France, où l’alcool est un produit culturel, il est inquiétant de voir dans quelles proportions l’alcool peut être consommé. La solution serait-elle la légalisation du cannabis ? C’est ce que semblent démontrer les chercheurs de l’Université de Washington. Après analyse des données de 12 694 adultes, la légalisation du cannabis non médical semble coïncider avec la diminution de consommation de cigarettes, d’alcool et d’abus analgésiques.

Les recherches doivent encore être approfondies pour vérifier et valider ce qui semble être, pour le moment, une coïncidence troublante. Traiter le mal par le mal ? Un nouveau pari qui mérite que l’on se penche sur la question…

Le cannabis médical, utilisé comme alternative aux opioïdes

Une autre étude récente démontre que la légalisation du cannabis a pour effet de diminuer la consommation de médicaments. Les populations souffrant d’anxiété, de troubles du sommeil, de douleurs chroniques et de crises à répétition semblent, en effet, trouver réconfort auprès du cannabis médical. Les opioïdes, jusqu’alors massivement prescrits par des médecins désireux de soulager efficacement leurs patients, sont aujourd’hui de plus en plus décriés. Les risques de dépendance sont élevés, plongeant ainsi les patients dans une tourmente sans fin.

Depuis la légalisation du CBD dans de nombreux pays, ces derniers ont enfin trouvé une alternative douce et efficace à la prise de médicaments lourds et dangereux. Une très bonne nouvelle, donc, pour toutes les populations souffrant de problèmes chroniques. Mieux que cela, des chercheurs ont publié en 2020 une étude révélant que le cannabis médical aurait même pour vertus d’atténuer les symptômes du sevrage des opioïdes. Ainsi, les patients peuvent se servir du CBD pour sortir peu à peu de leur dépendance aux médicaments.

Légalisation du cannabis : une pénalisation qui alimente le trafic ?

De nombreux arguments figurent en faveur de la légalisation du cannabis. Parmi les questions qui nous préoccupent : la pénalisation alimente-t-elle les trafics de drogue ? S’il appartient à chacun de se forger sa propre opinion, la réponse semble être plutôt positive. Le fait que le cannabis ne soit pas légalisé alimenterait bien les trafics de drogue. En effet, des centaines de millions d’euros sont engrangés par les trafiquants, une somme qui n’aurait pas lieu d’être si l’État décidait de légaliser le cannabis. Dans certains territoires, la tension est palpable. Les trafics s’organisent à tous les coins de rue, rendant ainsi la vie difficile à de nombreux habitants qui en appellent à la légalisation.

Si la légalisation du cannabis semble permettre un meilleur contrôle, les raisons pour lesquelles certains États ne souhaitent pas légaliser le cannabis sont tout à fait légitimes. Il s’agirait avant tout d’une question éthique. En effet, bien que le cannabis ne soit pas la substance la plus dangereuse pour l’Homme, il est loin d’être inoffensif. Le THC peut être responsable d’accoutumance et peut provoquer de graves effets négatifs auprès de certains consommateurs. Ainsi, porter publiquement la légalisation d’un tel produit ne serait pas, selon certains États, très judicieux et encouragerait les consommateurs à s’adonner à la substance. Par ailleurs, l’amalgame entre cannabis médical et cannabis récréatif est redouté, de nombreux pays autorisant le premier, mais pas le deuxième. Dans les prochaines années, la légalisation du cannabis pourrait bien provoquer encore de multiples débats…

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