Selon de nouvelles études, la production de cannabis en intérieur serait responsable d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Des recherches menées par plusieurs scientifiques ont permis de mettre en exergue les effets environnementaux engendrés par la culture du chanvre.
Les effets environnementaux engendrés par culture du chanvre en intérieur
L’heure est au bilan. Des recherches récentes en matière de cannabis ont permis de dresser un constat : la production de cannabis “indoor” engendrerait des émissions de gaz à effet. Dans le cadre d’une étude scientifique menée conjointement par Hailey Summers et ses collègues de la Colorado State University, les émissions de gaz à effet de serre produites par la culture du cannabis ont été scrutées à la loupe.
Au cours de ces recherches, les jeunes chercheurs ont pu constater que ces émissions de gaz à effet de serre pouvaient varier de manière significative. De fil en aiguille, les effets environnementaux produits par la culture du chanvre ont attiré l’attention des conducteurs de cette étude novatrice en la matière.
Selon les hypothèses émises, la quantité des gaz à effets de serre peut varier entre 2,3 et 5,2 tonnes de dioxyde de carbone (CO2e) par kilogramme de fleurs séchées. Globalement, les émissions engendrées par la culture de la marijuana atteindraient la barre 2,6 mégatonnes de CO2e en Amérique.
Autrement dit, c’est bien plus que l’exploitation du charbon de l’État qui serait, à ce jour, associée à 1,8 mégatonnes de CO2e. Lors d’un entretien avec Hailey Summers, il en ressort que les émissions provenant de la culture d’une once de cannabis sont semblables à la combustion de 7 à 16 gallons, l’équivalent de 25 à 60 litres d’essence.
La culture intensive du chanvre est-elle un danger pour l’environnement ?
Au vu des chiffres collectés, il est tout à fait légitime de se questionner sur la dangerosité liée à la culture intensive du chanvre en intérieur. En outre, les producteurs de cannabis ont recours à des lampes spécifiques pour développer leurs cultures. Ces dernières seraient particulièrement énergivores.
À cela, s’ajoute notamment le besoin constant d’apporter de l’air frais au sein des installations de culture de cannabis pour assurer la viabilité des plantes. Un traitement et un filtrage de l’air sont alors opérés par le biais d’un process gourmand en énergie. D’ordre général, le taux de renouvellement de l’air est très sollicité par les producteurs de chanvre.
Bien souvent, ces derniers sont obligés de pomper le dioxyde de carbone présent à l’intérieur des installations de culture pour optimiser la croissance des onces. Selon des statistiques recueillies, cela concernerait entre 11 et 25% des émissions de gaz à effet de serre des cultures sur le sol américain.
L’industrie du cannabis, particulièrement polluante
Pour limiter les impacts négatifs liés à la culture en intérieur et pour préserver l’environnement, l’utilisation de LED’s horticoles et un système de climatisation écologique pourraient être des options envisageables pour les producteurs de cannabis qui n’ont pas d’autres alternatives.
Les chercheurs-scientifiques ont, quant à eux, des suspicions sur l’empreinte carbone réelle de l’industrie du cannabis. Les chiffres sur les gaz à effet de serre pourraient être bien plus élevés dans la réalité des choses. Les émissions associées au stockage et au traitement du cannabis n’ont, en effet, pas toutes été comptabilisées.
Depuis de nombreuses années, la production illégale de cannabis est notamment pointée du doigt. Ce mode de production pourrait être encore plus énergivore et émetteur de gaz à effet de serre. Les méthodes de production sur le marché noir sont souvent plus polluantes et moins efficaces. Les producteurs de cannabis, qui tirent profit des cultures de cannabis en toute illégalité, ont parfois recours à des générateurs de diesel sur leur site.
La culture du cannabis en extérieur
Toujours dans le cadre de cette étude scientifique, Jason Quinn, l’un des chercheurs, a notamment suggéré que la culture du cannabis en extérieur ou dans les serres requiert des besoins énergétiques moins conséquents. La culture du cannabis « outoor » n’impose pas l’installation d’un système de pompage du dioxyde de carbone. Contrairement à la culture du chanvre en intérieur, la production dans un champ exige peu d’eau et aucun pesticide.
Une culture en extérieur permet de réguler naturellement les besoins en énergie de la production, et ce, grâce à plusieurs facteurs tels que la lumière du soleil, la qualité de l’air ou encore l’eau de pluie. Cependant, une telle méthode peut réduire la qualité de production. Les rendements sont moins contrôlables et impossibles durant la saison froide. Toutefois, les méthodes de production de cannabis les plus avancées nécessitent de nombreux apports externes pour stimuler la croissance des cultures.
Si la production en intérieur est bien plus énergivore, cette méthode est bien plus rentable pour les producteurs de chanvre. Bien qu’il y ait des solutions pour rendre la production en intérieur plus écologique, leur activité sera toujours moins rentable. Ces professionnels sont donc face à un dilemme qui touche à leur éthique profonde : augmenter leurs rendements et polluer plus, ou produire moins et limiter la production de gaz à effets de serre ?