Pour prendre de l’avance sur la possible légalisation prochaine du cannabis thérapeutique dans plusieurs pays dans le monde, des pays d’Afrique australe ont fait le choix de légaliser dès à présent la production et la consommation du cannabis afin de devenir des futurs pays d’exportations.
L’Afrique du Sud, le Lesotho et le Zimbabwe font figure de pionniers
L’Afrique du Sud, le Lesotho et le Zimbabwe ont décidé de se préparer au futur marché international que pourrait représenter la vente du cannabis. Bien que les premières années de son exportation seront particulièrement encadrées par des règles strictes, ces pays ont décidé de définir en amont un encadrement légal quant à la production du cannabis et ainsi déjà mettre en place des entreprises qui pourront aller directement démarcher des clients canadiens, américains, et sûrement bientôt, européens.
Le Zimbabwe, après une première légalisation en 2018, vient d’énoncer les règles concernant la culture, la transformation et l’exportation de cannabis afin de produire aussi bien pour la filière pharmaceutique que textile, avec le chanvre. Trois types de permis seront désormais délivrés : un pour les agriculteurs, un pour les industriels et un pour les laboratoires de recherche. Les producteurs agricoles ne pourront pas vendre directement à des clients, mais auront l’obligation de passer par des industriels pour écouler leur stock. Une décision prise pour éviter des dérives et une vente de cannabis à usage récréatif et non thérapeutique. Pour obtenir un permis en tant que producteur ou industriel, il faudra débourser 50 000 dollars.
Du côté de l’Afrique du Sud, la consommation de cannabis n’est plus interdite depuis 2018, à condition qu’elle s’opère dans un endroit privé. Du côté de la possession de cette drogue, quelques grammes sont autorisés, mais pas les mules qui voudraient transporter de grosses quantités vers d’autres pays. Les habitants du pays estiment que la légalisation devrait s’ouvrir de plus en plus, des entreprises commençant déjà à investir, mais pour le moment, la culture du chanvre n’est toujours pas autorisée. Le Lesotho, de son côté, a légalisé la production de cannabis à des fins thérapeutiques. Pour l’autre partie du continent, il n’est pour l’instant pas question de retirer une quelconque pénalisation concernant la production et la vente de cannabis.
Un marché mondial qui s’ouvre de plus en plus
Bien que dans le monde, on assiste encore à une forte pénalisation de la production et de la vente de cannabis, de plus en plus de pays semblent aller vers un allègement des règles. Au Pays-Bas, la consommation et la vente de cannabis sont légalisées mais fortement réglementées : uniquement dans les coffee shops et pas plus de 5 grammes pour chaque client. Du côté de l’Espagne, on peut fumer chez soi ou dans les « cannabis social clubs », tandis qu’au Portugal, on peut détenir et consommer jusqu’à 25 grammes de cannabis, sans risquer une quelconque sanction.
En Italie, on peut détenir jusqu’à 5 grammes de cannabis sur soi. La Suisse de son côté vient de donner son feu vert pour une période de test de 5 ans au cours duquel il sera légal de vaporiser et de fumer du cannabis récréatif pour quelques milliers de consommateurs sélectionnés. Alors que l’Uruguay avait choisi dès 2013 de légaliser la production à titre personnel, mais aussi l’achat et la vente en pharmacie ainsi que la consommation dans des endroits dédiés, cette décision semble avoir provoqué une véritable déferlante dans plusieurs pays, notamment des états aux États-Unis et au Canada. Les pays qui vont vers cette tendance espère ainsi reprendre le contrôle sur le marché noir et d’avantage accompagner les consommateurs, plutôt que de rester dans un système de répression.